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ÉLECTION RDC 2016
14 juillet 2016

ASSASSINATS EN INDE : Me MICHEL OKONGO LOMENA

ASSASSINATS EN INDE : Me MICHEL OKONGO LOMENA CANDIDAT PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE INTERPELLE LE CHEF DE L'ÉTAT JOSEPH KABILA ET SON GOUVERNEMENT SUITE À LEUR MUTISME AUX ASSASSINATS RÉPÉTÉS DE NOS COMPATRIOTES.
 
 
Kinshasa, le 13 juillet 2016
 
 
Réf. : N° 01 3 1/UV/CPR/RDC/07 /2016
À l’attention de :
Son Excellence Monsieur
Concerne : action urgente
Joseph KABILA KABANGE Chef de l’Etat et Président de la République ( Avec l’expression de mes hommages les plus déférents )
 
PALAIS DE LA NATION
------------------------------------------------
 
 
Excellence Monsieur le Président,
C’est avec un cœur fragmenté par la douleur que je viens par la présente auprès de votre haute personnalité requérir la fermeté en réaction aux assassinats répétés de nos compatriotes en Inde qui constituent à la fois une véritable tragédie ; un affront ; un défi à relever et une violation flagrante des principes universels des droits de l’Homme.
Sachant que d’un point de vue constitutionnel, l’échelle hiérarchique institutionnelle vous situe, Excellence Monsieur le Président, en première ligne parmi les personnes qui doivent réagir au sujet de la présente cause, je me suis permis de m’adresser expressément à vous, Excellence Monsieur le Président, en votre qualité de Garant de la nation, car il s’agit ici des assassinats répétés de nos Compatriotes ; vos concitoyens envers lesquels vous avez juré lors de vos prestations de serment en vous engageant d’être loyalement à leur service ; de ne vous laisser guider que par l’intérêt et le respect de la personne humaine ; et de consacrer toutes vos forces à la promotion du bien commun et de la paix (Article 74 de la Constitution de la RDC).
 
 
Or, les assassinats de nos compatriotes en Inde viennent à la fois de perturber notre paix intérieur et extérieur, et d’affecter gravement le respect de la personne humaine.
Vous avez à la fois, Excellence Monsieur le Président, un défi constitutionnel à relever et un affront contre lequel vous devez réagir, car il s’agit ici du sang congolais qui a coulé une fois de plus.
Pour être complet, la gestion de la présente cause engage du point de vue constitutionnel, l’implication directe et la responsabilité des personnes ci-après :
- Le Président de la République, Chef de l’Etat (en votre qualité de Garant de la nation et de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux. Articles 69 ; 74 ; 91 de la Constitution de la RDC) ;
- Le Premier ministre, Chef du Gouvernement (art. 90 al. 2 ; 91) ;
- Le Ministre de tutelle, (art. 93) ;
- Le Vice-ministre de tutelle, (art.94)
Une ressortissante congolaise, Cynthia Vechel KADIMA, âgée de 30 ans, a été sauvagement assassinée en Inde par un sujet indien qui s’avère être son époux, et son corps mutilé, découpé en petit morceau par ce dernier. Cet odieux meurtre d’une cruauté moyenâgeuse, est le deuxième enregistré en moins de six mois, après celui du jeune professeur Olivier KITANDA, âgé de 29 ans, assassiné le 20 mai de l’année en cours dans des conditions les plus horribles.
C’est toute la communauté nationale qui est endeuillée ; et elle refuse d’être consolée tant que le Père de la nation que vous êtes n’a pas réagi, notamment en rappelant le Chef de la Mission diplomatique de la RDC en Inde pour consultation, et en mettant à disposition les moyens de transport aérien dont dispose notre pays afin de procéder d’urgence au rapatriement de tous nos compatriotes de l’Inde.
Se sentant délaissés, les Congolais sont également scandalisés par l’absence de fermeté et de réactions de votre part, Excellence Monsieur le Président, car la gravité des faits nécessite, outre l’ouverture d’une enquête à laquelle devra être associée la justice congolaise, mais aussi et surtout, des excuses profondes de la part du Gouvernement indien, et un engagement ferme selon lequel plus jamais, un seul congolais ne sera assassiné à l’avenir.
 
 
Où qu’ils se trouvent, le Premier ministre Monsieur Augustin MATATA PONYO, tout comme le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Raymond TSHIBANDA devraient réagir pour consoler les cœurs brisés. Or ces derniers brillent par leur mutisme.
Les Congolais sont davantage choqués et scandalisés, d’abord par les déclarations du Vice-ministre en charge de la coopération internationale et de l’intégration régionale Monsieur Franck Mwe Di Malila qui qualifie le meurtre de Cynthia, de « crime passionnel » ainsi que de celles faites par Monsieur Antoine Boyamba, Vice ministre des Congolais de l’étranger qui a juste ″ déploré la situation ″ , selon ses propres termes, la qualifia « d’incident ».
Pire encore, prenant visiblement part du meurtrier, le Vice-ministre Antoine, Boyamba estime « qu’il ne s’agit pas d’un cas où un Indien a cherché à tuer une Congolaise ; c’est u n malheur qui arrive dans un couple comme ça peut arriver à Kinshasa … ».
Venant d’une voix autorisée, les déclarations de cette nature sont ahurissantes, insultantes et méprisantes, car assimiler un cas de meurtre empreinte d’une aussi extrême barbarie à un simple incident dû à une querelle de ménage, est d’une flagrance inouïe. Ou peut-être, s’agit-il d’un amateurisme criant au sein d’une institution relevant des domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement au sens de l’art. 91 al. 3.
À défaut de donner des leçons, ce qui est de loin mon intention, il s’agit ici d’en tirer les leçons. Bien entendu, Excellence Monsieur le Président, dans l’intérêt supérieur de la République :
 
1. DU POINT DE VUE CONSTITUTIONNEL
 
Outre votre qualité de Garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux que vous confère l’article 69, en votre qualité du Président de la République, vous êtes avant tout astreint au respect du serment prêté solennellement selon lequel vous avez, entre autres, déclaré vous engager devant Dieu et la nation « de ne vous laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ; de consacrer toutes vos forces à la promotion du bien commun et de la paix ; de remplir, lo y ale m e n t e t e n fid èle s e r vit e u r d u p e u pl e , le s h a u t e s f o n c tio n s q ui v o u s sont confiées».
Au regard de la tension relative au double meurtre des Congolais en Inde, la paix, du moins la paix du cœur, risque d’être compromise, car le respect de la personne humaine a été enfreint par les meurtres sans cause de nos compatriotes Olivier KITANDA et Cynthia Vechel KADIMA.
 
 
Et puisque tout, dans l’Homme, vient du cœur, c’est ce qui justifie l’appel à la mobilisation de nos populations qui crient vengeance.
Votre mutisme, Monsieur le Président, vous place en porte-à-faux au regard du serment que vous avez prêté, à savoir celui de « consacrer toutes vos forces à la p r o m o tio n d u bie n c o m m u n e t d e la p aix ; d e r e m plir , lo y ale m e n t e t e n fid èle serviteur du peuple, les hautes fonct ions qui vous sont confiées » .
 
2. DU POINT DE VUE COMMUNICATIONNEL
 
Depuis le 6 juillet 2016, date de l’annonce de meurtre de Cynthia Vechel KADIMA, deux Vice-ministres se sont exprimés maladroitement, à savoir :
 
I. Le Vice-ministre Franck Mwe Di Malila, en charge de la coopération internationale et de l’intégration régionale qui a qualifié de « crime passionnel » le meurtre de Cynthia et précisé « a v oir c o n v o q u é le C h a r g é d’a ff air e s d e l’A m b a s s a d e d e l’I n d e e n R D C e t lui a v oir manifesté la protestation du gouvernement à l’égard de ce crime » ;
 
 
II. Le Vice-ministre des Congolais de l’étranger, Antoine Boyamba, qui a quant à lui, juste déploré la situation, la qualifia « d’incident », estimant par ailleurs « qu’il ne s’agissait pas d’un cas où un Indien a cherché à tuer une Congolaise ; que c’est un malheur qui arrive dans un couple comme ça peut arriver à Kinshasa … » !!!
Aux deux Vice-ministres, s’est ajouté, le Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa, Monsieur André Kimbuta Yango qui a appelé au calme la population kinoise sous peine de faire intervenir la Police !!!
 
 
3. DU POINT DE VUE JURIDIQUE
 
 
Au regard du droit, l’acte posé à Hyderabad (Inde) par Rupesh Kumar Mohamani, un sujet indien qui a pris en mariage Cynthia Vechel KADIMA, n’est pas, et ne doit pas être ramené ou qualifié de crime passionnel tel que l’entend le Vice-ministre Franck Mwe Di Malila. C’est un meurtre au delà duquel il faudrait retenir, selon les faits qui nous sont rapportés, la préméditation, la mutilation du cadavre, la dissimulation suivie de l’incinération des restes humains.
Les Congolais ont de la peine à comprendre qu’un Vice-ministre de la République ait choisi de défendre le camp du meurtrier de sa compatriote au point d’affirmer « qu’il ne s’agissait pas d’un cas où un Indien a cherché à tuer une Congolaise ; que c’est un malheur qui arrive dans un couple comme ça peut arriver à Kinshasa … ».
 
Même s’il devait s’agir d’amateurisme ou de manque d’expertise, l’attitude de ces deux Vice-ministres de la République prouve à suffisance, Monsieur le Président, combien certains de vos collaborateurs traitent les Congolais avec mépris. Et cela finit par discréditer votre image, et par ricochet, l’image de la République. Ce dont je ne peux accepter ni tolérer.
 
OBSERVATIONS
 
Selon la Constitution de notre pays :
-
Le Gouvernement définit, en concertation avec Président de la République, la politique de la nation et en assume la responsabilité. La défen se, la sécurité et les affaires étrangères sont des domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement (art. 91) ;
-
Le Premier ministre peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres (art. 92 al. 5) ;
-
Le ministre est resp onsable de son département . Il applique le programme gouvernemental dans son ministère, sous la direction et la coordination du Premier ministre (art. 93) ;
-
L e s Vic e - minis t r e s e x e r c e n t s o u s l’a u t o rit é d e s minis t r e s a u x q u els ils s o n t adjoints … (art. 94).
J’ose croire que les déclarations de nos deux Vice-ministres suivent la logique constitutionnelle ci-haut.
 
 
Ceci étant, force est de constater en définitive que ces deux Vice-ministres ont agi à la fois au nom du Gouvernement, et par ricochet en votre nom, Excellence Monsieur le Président. S’agit-il d’une inadvertance de la part de vos Ministres, ou d’une absence de la maitrise des ficèles administratives et des rouages juridiques ?
Seuls ces derniers sont tenus de répondre à cette question ; et leurs réponses respectives sont attendues des Congolais.
 
 
S’agissant des menaces policières brandies par le Gouverneur André Kimbuta envers un peuple meurtri et choqué par cet horrible meurtre, celles-ci risquent d’entacher l’image de la Police nationale, d’autant plus que la réponse aux revendications légitimes du peuple congolais ne peut provenir que des autorités politiques et non policières.
 
Je vous prie, Excellence Monsieur le Président, d’instruire le Vice-Premier ministre, Ministre de l’intérieur et sécurité ainsi que le Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise afin que rien de ce qui puisse enflammer la situation déjà explosive ne soit entrepris ces jours-ci.
 
 
Enfin, jouissant d’une légitimité qui court encore, vous êtes appelé à tirer les conséquences, car le comportement de vos collaborateurs dans cette affaire est révélateur de la nature des personnes qui vous entourent et sur lesquelles je me retiens ici, par élégance, de porter un jugement, épousant tout simplement l’adage qui dit « qu’on reconnait l’arbre par ses fruits ». Autrement dit, on reconnait aujourd’hui votre bilan, ou tout au moins la RDC par les fruits du travail accompli par vos collaborateurs durant vos deux mandats…
Pour ne pas entacher l’hospitalité légendaire de la RDC à laquelle jouissent sans exception tous les étrangers se trouvant sur le sol congolais, je vous prie, Excellence Monsieur le Président, de demander aux autorités indiennes de procéder impérativement au rapatriement de tous les sujets indiens présents dans notre pays, car au point où se trouve la situation provoquée par la barbarie exercée sur nos compatriotes en Inde, je doute fort que le Gouvernement de la République qui a de la peine à assurer la sécurité de ses concitoyens puisse être en mesure d’assurer celle des Indiens au cas probable où la tension au sein de la population viendrait à monter davantage.
Cette option est proposée par mesure de précaution, car je suis de ceux qui pensent qu’on ne peut s’appuyer sur la violence pour se faire justice. De ce fait, je plaide pour un apaisement.
 
 
Il vous appartient à présent, Excellence Monsieur le Président, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour sécuriser et rassurer les Congolais ; d’appliquer la fermeté contre l’Etat indien, responsable direct de meurtres des Congolais ; de demander à l’Etat indien de rapatrier immédiatement ses ressortissants présents dans notre pays ; de procéder au rapatriement des Congolais de l’Inde, notamment en affrétant les avions que vous avez achetés pour aller les chercher ; en interpellant vos collaborateurs afin que seuls, ces derniers puissent répondre de leurs déboires.
 
 
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression renouvelée de mes hommages les plus déférents.
 
 

PHOTOS OFFICIEL CANDIDAT

Me Michel OKONGO LOMENA
Candidat Président de la République ;
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